jour 5 : Bárdenas Reales

La veille au camping de Loarre un vieil hollandais s'installe à côté de nous. Et on le voit sourire lorsqu'il nous regarde manger notre soupe sous notre bâche, alors qu'il se dirige vers le restaurant sous son parapluie. Au petit matin on plie tout et on rigole en le voyant devant son thé sous sa bâche alors que nous nous dirigeons vers le bar pour déguster un "chocolate con churros". Fermé ! Nous redéballons donc penauds notre matériel et prenons notre thé ... Nous sommes encore en train de manger lorsque notre voisin se met à mesurer le terrain en comptant les pas. Puis sort un multimètre et va mesurer la tension aux prises caravanes, avant d'y brancher une rallonge et de refaire les mesures ... On s'en va avant de voir la fin de la manœuvre vers 9h45 à l'ouverture des bureaux (avec 3/4 heure de retard). Quand on veut partir tôt, mieux vaut payer la veille !


Nous prenons la route d'Ayerbe et nous filons vers les Bárdenas. A Erla la route est en travaux jusqu'à Ejea. Les espagnols ont l'habitude d'ouvrir les routes en chantier à la circulation alors qu'elles ne sont pas revêtues et cela sur plusieurs kilomètres. Nous nous croyons sur une piste sud américaine, grande ligne droite avec les camions qui apparaissent à l'horizon dans un nuage de poussières. Ejea a la particularité d'héberger des cigognes, alors que nous n'en voyons pas dans les autres villes des environs. Après recherche nous trouvons des piles pour l'appareil photos dans un petit magasin dans le centre prés de la Mairie.

Direction Sábada. Nous commençons à zoner dans les pistes longeant les canaux de l'Acequia de Navarra et de Las Cinco Villas. Malheureusement toutes ses pistes, qui vont vers les Bárdenas, sont fermées à la circulation. Nous décidons donc de rejoindre le Monasterio de Oliva et de tenter notre chance par le Nord.
Avant Melinda nous avons faim. Nous prenons une piste qui mène à un bosquet de pin prés de l'Acequia de Navarra, et nous installons pour un pique-nique sous les pins en regardant les avions de chasse faire des exercices au-dessus de nos têtes.

 

Nous continuons la piste et arrivons au bord du plateau au dessus des Bárdenas. Le panorama est splendide.

 

Nous revenons en arrière pour prendre la route jusqu'à Arguerdas. Au centre du village nous prenons la petite route qui mène à l'église de Nuestra Señora del Yugo.

A partir de là elle se transforme en piste, très bonne. Nous trouvons rapidement un panneau d'entrée des Bardenas avec plus loin un panneau expliquant les restrictions de circulation. A chaque carrefour une borne indique les pistes autorisées ou non. Nous entrons dans une grande plaine vallonnée semi-désertique avec des champs labourés ou cultivés, parfois coupés par de petits canyons au fond argileux, véritables pièges à moutons. Cette magnifique plaine offre de mini oasis sous la forme de mares bordées de joncs bien verts.

Nous revenons à Arguerdas et longeons la falaise aux troglodytes pour prendre la route de la base militaire. A l'entrée de celle-ci la route devient piste et nous avons le choix entre gauche et droite. Nous choisissons gauche. Nous pénétrons dans des paysages assez incroyables, qu'on n'imaginerait pas trouver en Europe.

 

 

 

 

Nous avons plutôt l'impression de rouler dans le Far West Américain avec des buissons qui roulent sur la terre craquelée, devant une petite bergerie carrée en terre rouge, entourée de collines aux formes torturées et aux couleurs ocres. Nous nous arrêtons pour prendre un vieil escalier militaire qui mêne au sommet d'une de ces collines d'où nous pouvons admirer l'ensemble du cirque.

Un jeune talent accordéoniste y prépare la pochette de son dernier tube en posant pour un photographe avec son instrument. Nous n'osons pas le prendre en photo !

 

 

 

 

 

Nous continuons la piste en parcourant de grandes étendues de mamelons ravinés de terre ocre, de petits canyons argileux, le tout bordé à l'est de grandes falaises ocres et jaunes plus hautes, plus abruptes, et aux canyons plus profonds. Nous regrettons de ne pas avoir le temps d'aller y voir à pied. L'ensemble est si beau qu'il est difficile de le décrire : il faut y aller ! La piste finit par nous ramener à l'entrée de la base en faisant le tour de celle-ci.

 



Nous allons bivouaquer au Sanctuario de Sancho Abarca, au sommet d'une colline, accessible par une piste. Le coin est inhabité en semaine à cette saison. Nous y trouvons un petit refuge barbecue. Nous nous installons sur la place à côté de l'église, sous les pins.